& du jour au lendemain, rien. J'ai cru qu't'étais mort ou qu'tu m'aimais plus. J'ai supprimé ton numéro, tes messages,... J'ai tenté le lavage de cerveau, mais j'avais la mémoire tenace. Impossible de t'effacer. Bon sang, j'aurais du être une carte mémoire. "Voulez-vous vraiment supprimer ?". "Oui." J'ai ce goût de gaspillage qui creuse mon ventre et des relents dans la bouche. Ca m'écoeure, j'vais tout dégobiller si ça continue. Le mal de toi et mon coeur avec si j'pousse la douleur assez loin. J'avais tellement peur de ça. Tu sais, c'est pire. Pire que tout ce que j'avais pu imaginer.
Regarde comme je suis forte, j'avance sans toi. Et je mens... Je n'ai jamais si bien menti. Merci. De faire de moi ce que je n'ai jamais été. De me rendre si fragile et si vulnérable. Merci. De n'être qu'absent. De ne jamais savoir m'aimer. Tu aurais du... Tellement & tant de choses que ça me rend malade. J'ai pensé que tu voulais me faire payer. C'est bon, je crois que j'ai pris assez de coups dans la poitrine.
- Relève toi, chérie. Faut qu'on file. Faut qu'on y aille. - Ouais, je sais : on va être à la bourre. J'arrive...
Mais tu bouges pas d'un centimètre. T'en as rien à foutre de c'que j'dis. Tu laisses ton regard se perdre dans les nuages, et moi, j't'attends là comme un con. C'est fou cette capacité que t'as à m'rendre fou.
- Bouge-toi bordel ! Allez ! - Ça va, ça va. On n'est pas aux pièces.
Ouais, toi t'es jamais aux pièces, alors forcément, tu peux pas savoir c'que ça fait. J'ai un rendez-vous important, tu l'sais. Un truc qui m'rend malade et qui m'empêche de dormir depuis quinze jours, ça aussi tu l'sais. Tu perds jamais l'sommeil. T'as ta p'tite bulle, ton joli p'tit monde que rien n'atteint, et moi là dedans, j'ai droit à quoi ?
J'lève les yeux au ciel et tu m'adresses un sourire quand ils redescendent sur toi. Et t'ouvres encore ta bouche...
- C'est beau ce ciel, hein ? Tu regardes jamais les nuages. Tu devrais. - J'ai pas l'temps... - On a toujours le temps.
Petite conne. Tu devrais la fermer une bonne fois pour toutes. Petite naïve. Tu crois encore qu'la vie est belle, qu'les oiseaux s'arrêteront jamais d'chanter, qu'le monde tourne toujours rond. Petite sotte. Et qu'est-ce que j'peux t'dire moi ? J'veux pas briser tes rêves. J'suis pas c'genre de gars. J'soupire.
- Viens t'allonger près d'moi. - J'te dis qu'j'ai pas l'temps ! Putain, me mets pas en rogne.
J'ai l'cerveau qui bouillonne. Toi, c'ton coeur qui t'démange. J'le sais, ça s'voit dans tes yeux qui brillent. J'ai connu ça., j'm'en rappelle bien. Maintenant, regarde moi. J'ai un boulot d'merde, j'bosse 12 heures par jour, j'me rappelle même pas d'la dernière fois qu'j'ai laissé vaguer mes yeux dans les nuages.
- J'te demande cinq minutes, c'pas énorme. T'as bien cinq minutes ?
J'me sens défaillir. T'as raison. Cinq minutes, merde. J'ai bien cinq minutes...